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PEREGRINATIONS
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Pérégrinations internétiques

Pérégrinations internétiques

Titre barbaresque, ou ronflant, penseront certain(e)s.
Une raison à ceci : maintenant, nos pérégrinations vélocipédiques sont souvent la conséquence de récits lus ici et là sur les blogs des internautes passionnés de vélo tous azimuths.

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Tour Divide Part 1 from jmeiser on Vimeo.



Rien qui ne fait davantage tache d'huile que les feux de la passion !
Et il faut bien avouer que ces récits mis en ligne sont souvent une vraie source d'inspiration et constituent un fonds d'imaginaire aventuresque, auquel chacun de nous peut puiser pour ensuite construire son propre rêve et, bien sûr, le réaliser à plus ou moins brève échéance.
Le passage à l'acte étant souvent facilité par le récit  lui- même, mais également par la mise à disposition de cartes, liens, renseignements pratiques de tous ordres, photos et vidéos - et souvent la possibilité de prendre contact avec le rédacteur cycliste.

Le plus beau est que le merveilleux est toujours aussi présent dans ce processus internétique de naissance du désir !
En effet, qui de nous sait à la nano-seconde près que notre désir (évidemment, je ne parle pas de désir charnel ici !) vient d'être éveillé ? Le plus souvent, c'est à postériori que nous réalisons que c'est tel récit, ou telle photo, ou tel commentaire lu à la volée, qui a déclenché la mise en marche de cette  inexorable machine à rêves qui nous habite tous.

Rien d'étonnant donc à ce que, plusieurs semaines ou mois ou années plus tard, nous nous retrouvions dans des endroits impossibles, en partance pour des heures ou des jours ou des semaines de pérégrination que jamais ô grand jamais nous n'aurions songé à tenter, ne serait-ce qu'une seconde, si ce n'était de cette sacrée lecture d'un récit internétique passionnant, faite dieu sait quand et où !
A mes yeux, c'est là que se niche le merveilleux de notre condition humaine trop cycliste - dans ce pli entre les minutes consacrées à la lecture fortuite d'une page de blog et ces heures ou jours ou semaines ancrés dans la réalité qui en découle.
La source de vie et d'énergie qui nous lie au monde prend naissance ici, entre autres.

Certes, il sera toujours loisible aux sceptiques et mécontents de tous poils de discerner des motivations plus profondes et inavouables dans nos 'mises en acte' cyclistes - certains avanceront qu'il s'agit là des 'feux de l'envie' et non pas de  ceux de la passion, ou alors de l'obscur et primitif besoin de nous mesurer à nos semblables, d'étalonner notre 'valeur' intrinsèque. Ou bien qu'il ne s'agit là que d'une surenchère absurde, toujours plus loin, toujours plus vite, toujours plus...Et autres propos réducteurs de même acabit.
Eternelle ligne de fracture ou de partage entre ceux qui tentent et ceux qui ne tentent pas, j'imagine. Eternelle division entre mouvement et stase.

Passons.


Tour Divide Part 2 from jmeiser on Vimeo.


Tout ça pour vous livrer ça : l'une de mes sources d'inspiration les plus constantes depuis environ 5 ans (mais encore rien qui ne fut acté !)  et qui a pour nom 'Up in Alaska'.
Il s'agit du blog tenu par Jill Homer, jeune américaine alaskane de coeur et de résidence, passionnée de vtt ultradistance sur la neige et la glace (forcément à Juneau, elle n'avait guère d'autre choix !) et ayant participé à des monuments de l'impossible sportif américain, telle la course de l'Iditarod Trail Invitational. Ce qui la motive profondément  ? Son amour immodéré pour les conditions  extrêmes et donc les expériences aux limites de ses peurs.

Après quelques mois d'abstinence, je viens de renouer avec la lecture de ses articles.
Et ô surprise, je tombe sur son récit à épisodes (le roman feuilleton romanesque ou aventuresque du 19° aménagé à la sauce sportive du 21° siècle ?) de sa participation à The Great Divide Race, en juillet 2009.
Autant le dire d'emblée, the Great Divide Race est le  désir le plus complètement fou que j'ai eu l'inconscience de laisser grandir en moi après une lecture internétique, il y a environ quatre ans ! Tellement fou qu'il en restera très probablement à l'état sauvage de désir inassouvi !
Il s'agit de l'une des plus longues courses (ou randonnées) vététistes en autonomie totale au monde. Elle se déroule en Amérique du nord et, comme son nom l'indique, fait cheminer le partipant du Canada jusqu'à la frontière du Mexique à dos de Rocheuses, cette épine dorsale montagneuse grandiose qui va si bien au continent américain.
Vous imaginez ?!
Et bien, Jill l'a fait, en un temps proche du record féminin de l'épreuve. She has done it!
Elle l'a parcourue de bout en bout cette ligne de fracture ou de division, cette ligne de partage phénoménale qu' est The Great Continental Divide. Entre mouvement et stase, elle a définitivement choisi , puis a assumé son choix jusqu'au bout du bout. Fabuleuse Jill Homer !

Mon propos ici n'est pas de vous retranscrire son épopée de 3 semaines, mais de vous inciter à lire ses récits ou, à tout le moins,  regarder ces  photos (dont certaines sont sublimes) prises étape après étape, par différents acteurs de ce périple gigantesque.
Et puis bien sûr à visionner les  vidéos/diaporamas de  Joe Meiser !



Tour Divide Take 3 from jmeiser on Vimeo.

 

 

Tour Divide Take 4 from jmeiser on Vimeo.

 

 

Je ne sais pour la vôtre, mais ma machine à rêves perso est lançée à fond les manettes ! Full throttle ahead!


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2649708901 91a6027313Photos de David Blaine sur FlickR, DNFinisher de The Tour Divide 2008.




[Texte : Pat]